Crictor : un boa qui vous veut du bien
Tomi Ungerer est si prolifique que je ne me risquerais pas ici à parler de son oeuvre aussi fertile que bigarrée, dont vous connaissez obligatoirement un bout. Je me contenterait ici de parler de Crictor, particulièrement cher à mon coeur et à mes souvenirs (toujours cette fabuleuse - et riche en histoires- année de grande section...)
Ecrit en 1958, et illustré de façon très sobre et stylisée à l'encre de Chine, il a le charme désuet et sophistiqué des années 50 comme on peut les connaître à travers Sempé ou Jean de Brunhoff. La parenté avec ce dernier ne s'arrête pas là, d'ailleurs. Une vieille dame filiforme et distinguée, très proche parente de la vieille dame de Babar, reçoit un jour colis de forme étrange. A l'intérieur, un animal exotique qui inspire la terreur : un boa constrictor ! Mais passées les quelques gouttes de sueur de la première émotion, cette vieille dame flegmatique comme tout ne se laisse pas démonter, elle nomme son nouveau compagnon Crictor, et entreprend de lui inculquer les bonnes manières. On retrouve bien la thématique du petit éléphant à la ville dans le tout premier Babar, de Jean Brunhoff. Mais avec Crictor, dont la forme donne lieu à nombre de situations comiques et fantaisistes, c'est très drôle. Il faut le voir faire aux scouts une démonstration de noeuds.
Le raccourci n'engage que moi, mais je ne serait pas étonnée si Anette Tyson s'était inspirée des formes changeantes et surprenantes de Crictor quand elle a imaginé les Barbapapa...
Crictor est en course pour le challenge de Hérisson et celui de Céline
Crictor, Tomi Ungerer
L'école des loisirs