Le papa qui avait 10 enfants... ou le cauchemar parental !

Il était une fois, un papa qui avait 10 enfants, véritable héros des temps modernes. J'utilise cette référence Chaplinienne à dessein, car préparer chaque matin 10 petits déjeuners, enfiler 20 chaussettes et lacer 20 chaussures relève d'un travail à la chaîne aussi éreintant qu'aliénant, digne des pires heures du Taylorisme.

Mais le papa malin a un plan secret : la nuit, il fabrique un bateau, pour partir se reposer enfin SEUL, les 10 enfants confiés à leur grand-mère (Bonjour le cadeau !).

Seulement voilà, après avoir rattrapé en une ou deux nuits les quelques mois de sommeil qui devaient lui manquer, au moment de préparer le petit déjeuner, les vieilles habitudes reviennent au galop... et demi-tour, pour aller embarquer les marmots !

Voilà une petite histoire en très grand format rigolote et divertissante, qui réjouit les enfants et fait frémir/sourire les parents.

Pour ma part, je trouve que ce papa solitaire (dont la vie doit être une misérable galère) est venu à point nommé combler un certain vide laissé par les papas dans la littérature jeunesse (encore trop souvent inexistants, parfois de dos sur la première page, attaché case à la main pour aller vaquer à de plus importantes occupations que celle d'élever leur progéniture)

Le texte très court, et les dessins enfantins et colorés remportent un succès immédiat auprès des plus petits. Et le trait de Bénédicte Guettier, l'inventrice de l'âne Trotro (à qui je mettrait bien une paire de claques de temps en temps), brouillon à première vue, saisit avec beaucoup de justesse les expressions des personnages (ooooh, le papa las, exténué, soulagé, ravi...)

Bénédicte Guettier signe ici un livre réussi, bien ficelé et plein d'humour.

PS: Pour les claques, je parlais de Trotro, pas de son inventrice, ça va sans dire :)

Le Papa qui avait 10 enfants, Bénédicte Guettier

Casterman

Comments

[chlop]

J'aime aussi beaucoup cet album. Et il est vrai que des papas qui s'occupent des enfants, il n'y en a pas tant que ça dans la production. Mais il y a quand même celui d'Alfred (Virginia Miller) qui d'ailleurs porte un tablier, celui de Tommy (Rautrault Berner) qui couche son petit, et tout ceux d'Alain Le Seau. Sans compter le très emblématique papa d'Antony Browne.

Finalement, moi, ce qui me manque plus, c'est des mamans qui travaillent, vivent des aventures et sont montrées hors de la maison. Ce qui me manque encore plus, c'est des femmes qui ne soient pas des mères.