Mon premier manifeste féministe pour dézinguer quelques stéréotypes. Ouf, ça fait du bien !
A l'heure où certaines maisons d'éditions bien peu inspirées publient des collections « petite fille » ou « petit garçon » (ce n'est pas une blague, hélas... Avec des histoires de camions pour les garçons et du rose partout pour les filles. Je tairai ici leur nom, mais il faut les boycotter bien entendu, hein !), il y a parfois des lueurs d'espoir...
L'étincelle dont je vous parle est intitulée On n'est pas des poupées et brille actuellement en vitrine de la librairie Folies d'encre à Montreuil. Elle est publiée par les éditions la ville brûle, et ne cache pas sa portée militante, affichée dans le sous-titre : il s'agit bien là d'un premier manifeste féministe, destiné aux enfants.
« Tékitoi ? » questionne un oeil inquisiteur. « une fille » répond la fille. « Une fille?... ah oui je connais ! » croit se rappeler l'ignorant, étalant des images mièvres de petites danseuses câlinant des chatons sur fond rose. ..
« Non mais ça ne va pas la tête !? » rétorque la fille, et de lui faire -- et nous faire un petit rappel en tordant le cou aux stéréotypes sexistes, un par un.
Texte court mais percutant, tout à la première personne, graphisme dynamique et couleurs vitaminées, ce petit manifeste réaffirme simplement quelques vérités toujours bonnes à rappeler. Il donne aux petites filles le droit et l'envie d'être fortes, vivantes, d'avoir le choix, et aux petits garçons une image plus objective des filles. C'est frais, c'est vrai, ce n'est pas prise de tête, et à l'exception d'une petite maladresse (« j'ai échangé ma poupée contre les jeux de constructions de mon frère » pourquoi les jeux de constructions appartiendraient-t-ils forcément à un garçon ? Dommage de renforcer cette idée erronnée), c'est une excellente entrée en la matière, que je me suis empressée de lire à mes papooses après les avoir questionnées un peu sur leur identité.
On croise aussi au fil des pages les portraits discrets d'Olympe de Gouges, Louise Michel, Angela Davis et d'autres figures emblématiques du féminisme, avec une brève explication de leurs idées et de leurs faits d'armes en fin d'ouvrage. Et en bonus, une série de cartes bon-points à leur effigie ou avec de jolies illustrations tirées du livre ! (et ce n'est pas à Fleurus qu'on les décernera... oups ça y'est c'est dit !)
Parce qu'il n'est « jamais trop tôt » (c'est le nom de la collection), et parce que comme il est rappelé discrètement, le livre est fini mais pas l'histoire, et que le combat pour l'égalité des sexes continue, courez chez votre libraire et mettez-le dans toutes les mains !
Et pour les montreuillois et franciliens : un atelier arts plastiques et un goûter philo animés par les auteures demain à la librairie Folies d'encres !
P.S : Chouette ! Côté garçons, les mêmes auteures de talent persistent et signent avec On n'est pas des super-héros.
On n'est pas des poupées – Mon premier manifeste féministe, Delphine Beauvois et Claire Cantais
éditions la ville brûle, 2013.