Quand j'étais petit
« Toutes les grandes personnes ont d'abord été des enfants, mais peu d'entre elles s'en souviennent »
Antoine de Saint-Exupéry
Mario Ramos a le don de me faire rire et pleurer à la fois. Parce qu'il touche à notre âme avec l'air de ne pas y toucher, parce que ses personnages en apparence déjantés ont notre fragilité et notre humanité, peut être aussi parce qu'il évoque comme personne l'enfance, ce qui nous est de plus cher et de perdu... en partie.
Quand j'étais petit, vous l'aurez deviné, parle d'enfance. Ou plutôt ne parle pas. Les illustrations suffisent : sur chaque double-page, une scène avec un personnage animal, qui s'ouvre comme un rabat pour dévoiler l'enfant qu'il était. Et il y a tant de choses à voir et à dire.
Cette girafe indiscrète qui regarde par dessus la palissade... était déjà curieuse, petite !
Quant à ce rhinocéros pressé et agacé, il savait à l'époque prendre le temps de rêver...
Ce pauvre lion aux habits rapiécés qui joue de la musique dans la rue se voyait roi, et en fanfare, du haut de ses deux ou trois ans...
Je ne vous les dévoilerai pas tous afin de vous laisser les savourer si vous ne connaissez pas le livre, mais le retour en enfance est parfois drôle, parfois cruel, toujours nostalgique.
Ah... que sont devenus nos rêves d'antan, et où se cache donc l'enfant que nous étions?, nous interroge cet album drôle et poignant. Illustrations chaudes, rondes, de son trait simple et inimitable. Les rabats une fois retournés se fondent dans la scène et disparaissent, comme si l'adulte d'abord aperçu n'existait plus, soudain.
Sur un principe similaire, et toujours dans une veine poétique, j'avais beaucoup aimé A quoi penses-tu ? de Laurent Moreau.
Retrouvez Quand j'étais petit chez Sophie
Quand j'étais petit, Mario Ramos
Pastel, 1997