Le souhait

Dans Le Souhait, deux parents aimants rêvent d'avoir un enfant. Mais cet enfant tant espéré, ce souhait si cher qu'ils partagent, ne semble pouvoir leur être accordé. Alors ils se promènent dans la rue en regardant avec envie les enfants des autres parents, et ils vont acheter des jouets, qu'ils empileront dans la chambre vide de l'enfant qu'ils n'ont pas, comme tout les noëls.

Mais ce noël, leur vœu sera comblé. En se réveillant le lendemain, ils trouveront une adorable petite fille au pied de leur sapin.

C'est la première fois que je lis ce qu'a écrit Marie N'Diaye pour les enfants, et j'y retrouve tout le trouble que la lecture de ses romans pour adultes peut provoquer. On est a mi-chemin entre le réalisme et la merveilleux, ce qui est plutôt courant dans la littérature pour enfants. Cependant, il y a dans son univers étrange quelque chose de sourdement douloureux.

Ces parents déshumanisés, qui ne sont plus que deux cœurs battants que la petite fille doit constamment porter contre elle; ces voix, qui de façon presque obsessionnelle assènent recommandations et déclarations d'amour sont autant de symboles trop lourds, qui m'ont mise mal à l'aise à la lecture. De plus, j'ai trouvé l'écriture de Marie Ndiaye, si belle d'habitude, trop appuyée, trop répétitive ici. Peut être que j'ai du mal à lire les romans adressés à cette tranche d'âge (Animax : premières lectures 7-10 ans), ici en plus en décalage avec le propos de fond (grave, profond, douloureux). Difficile de trouver des mots et des images puissantes mais sans lourdeur.

Troublée, mais pas tout à fait emballée par ce roman pour jeunes lecteurs, bien que son propos interpelle, et questionne avec justesse la complexité de l'amour parental.

Le Souhait, Marie N'Diaye

Animax - L'école des loisirs, 2011