Si tu veux voir une baleine
Certaines quêtes sont comme des voyages inattendus, où finalement peu importe la destination : c'est ce qu'on a découvert en route qui nous a fait voyager. Si tu veux voir une baleine a la douce lenteur d'une barque qui rame doucement sur l'immensité de l'océan.
Comme dans leur précédent excellent album Et puis c'est le printemps, le duo Fogliano/Stead nous emmène dans une balade contemplative où l'attente est un voyage. Le temps s'égrène lentement et on redécouvre ce qui nous entoure sous un jour nouveau.
Emboitant le pas au titre, le texte à la deuxième personne interpelle le lecteur qui devient instantanément ce petit garçon muet en quête d'une baleine. Au gré de ses divagations, on se prend à observer, à rêver, à s'envoler un instant pour revenir plus riche de notre attente et plus concentré sur notre quête... jusqu'à un dénouement éblouissant, pur instant de grâce qui se passe de mots.
Remarquablement bien traduit, le texte en vers fait de ce drôle de mode d'emploi une poésie, tout comme les illustrations d' Erin E. Stead, qui sont d'une délicatesse infinie.
Si tu veux voir une baleine, Julie Fogliano et Erin E. Stead.
Kaléidoscope, 2014.