Et si jamais...?
Un petit garçon se rend pour la première fois à une fête d'anniversaire. Pas tout à fait rassuré, d'autant qu'il a perdu l'invitation et ne connait pas l'adresse exacte. Le voilà dans la rue, avec sa maman, de maison en maison, en proie à ses inquiétudes.
« Et si jamais il y a quelqu'un que je ne connait pas à cette fête ? »
« Et si leurs jeux sont affreux ? »
Sa maman le rassure, comme elle peut. Devant chaque maison, on s'arrête et on se demande si c'est la bonne, et fils et mère avancent ainsi dans la rue à mesure que de nouvelles angoisses taraudent le garçon.
Fidèle à ses habitudes, Anthony Browne fait surgir l'étrange à travers les fenêtres, derrières des façades un peu austères, on ne peut plus ordinaires. Comme toujours, c'est l'irruption du merveilleux dans le réel qui interpelle le lecteur et fait naître le questionnement.
Anthony Browne maîtrise l'image de façon presque cinématographique. A travers ses cadrages et sur- cadrages, plans d'ensemble et plans rapprochés, Browne dessine ses scènes comme Hitchcock pourrait les filmer, donnant au scénario une vraie puissance visuelle.
Mais au delà de ses qualités graphiques exceptionnelles, Et si jamais..?, comme les histoires d'Anthony Browne cerne la sensibilité de l'enfance au plus près et au plus juste.
Et si jamais...?, Anthony Browne
Kaleidoscope, 2013