Les sornettes de Guillemette
Cette histoire se passe dans un village sans histoires, où les gens ne parlent pas et où les enfants ne jouent pas. Rien à raconter, plus rien à imaginer, puisque tout le monde passe sa journée devant une petite boite carrée avec des images qui passent sans jamais s'arrêter.
Seule Guillemette, la fille du boulanger, parle de créatures fantastiques, d'objets merveilleux et de scénarios rocambolesques. Elle a la tête pleine d'histoires, et les raconte sans arrêt, au risque d'effrayer son père et les villageois, qui la soupçonnent d'être quand même un peu dérangée.
Si bien qu'un jour, Guillemette se sent si à l'étroit qu'elle fait ses valises et part découvrir le monde.
Elle découvre des contrées lointaines aux noms qui sentent bon les parfums d'ailleurs, de la Papoutrie Nouvelle Guirlande au désert des Barbares, et partout, elle raconte ses histoires et en apprend de plus incroyables encore. Elle découvre même, à l'autre bout du monde, la grande machine à histoires, celle qui envoie les histoires à toutes les petites boîtes carrées du monde entier. Il faut l'alimenter continuellement, et les habitants sont épuisés à force d'inventer toutes ces histoires, et ils n'ont plus d'idées ! Heureusement, Guillemette en a plein à raconter. Jusqu'à ce qu'elle ait le mal du pays...
Trouvé dans la valise magique un samedi d'été A l'ombre du grand arbre, Les sornettes de Guillemette m'a charmée par son joli titre et ses illustrations douces aux couleurs chaudes. Puis, en le lisant, je me suis dit qu'il s'agissait un peu trop d'un album à thèse, au symbolisme peut être trop appuyé pour le jeune public que j'ai sous la main cet été. Mais Les sornettes de Guillemette a non seulement exercé une fascination immédiate, mais il a aussi fait l'unanimité dans la petite tribu estivale de 3-6 ans qui l'a systématiquement plébiscité à l'heure du coucher, et plutôt trois fois qu'une !
La richesse et la beauté de ses illustrations, mises en valeur par de grandes planches sur du beau papier, y sont sans doute pour beaucoup. Et même si l'aspect métaphorique échappe aux plus jeunes (à fortiori ceux qui ne sont PAS aliénés par la télévision), le périple de Guillemette, la poésie du texte et son pouvoir évocateur les enchante et les captive.
Petite cousine de la Victoria qui rêve de Timothée de Fombelle, Guillemette, héroïne fantasque et généreuse, offre une belle ode à l'imagination.
Lire l'avis de Sophie. Et je continue le challenge Je lis aussi des albums chez hérisson !
Les sornettes de Guillemette, Gwendoline Raisson et Sandra Poirot Cherif
Naïve livres, 2013