Et on est devenus amis

« C'était il y a longtemps », se souvient la petite fille qui raconte cette histoire. Un jour où elle est partie dans la forêt, elle a rencontré le lièvre, et l'orvet. Ils ont joué, ils se sont parlés, il se sont ennuyés, et ils sont devenus amis. « Aussi simple que ça. » L'été passe, les jeux dans les bois se succèdent, les vraiment rigolos, les qui ne durent pas longtemps, les qui n'en finissent pas... Puis vient l'automne, et enfin l'hiver. L'attente jusqu'au printemps prochain qui promet les retrouvailles paraît interminable...

Rarement un album ne rend compte aussi justement de la perception élastique du temps si propre à l'enfance. Les aquarelles d'Eva Lindström, le flou des couleurs et les ruptures de perspectives évoquent ce temps suspendu avec la poésie qu'on lui connait. Une jolie palette de dorés, de verts et de bruns nous transporte dans cet univers onirique qui fait ici la part belle à la forêt, ses textures et ses lumières. A travers la voix de l'enfant, ce si parfait mélange de naïveté et de lucidité qui donne tant de justesse à son récit, on se rappelle des longs après-midis d'été, des jeux et des flottements de ce coquin de temps qui passe sans qu'on s'en rende compte... et parfois s'amuse à durer si longtemps.

Et on est devenus amis, Eva Lindström

Cambourakis, 2015