La mémé et la mouche
Parfois, je sors à mes élèves cette vieille chanson rigolote du folklore nord-américain, chef d'oeuvre de burlesque et d'absurde... Au début, ils me regardent sidérés, hésitant entre le ricanement incrédule et l'exaspération. Immanquablement, dans les 10mn qui suivent, ils chantent tous avec entrain :
« I know an old lady who swallowed a fly
I don't know why she swallowed a fly
Perharps she'll die
I know an old lady who swallowed a spider
that jiggled and wriggled and tickled inside her
she swallowed the spider to catch the fly
I don't know why she swallowed a fly
Perharps she'll die
etc... »
Quelle ne fut pas ma stupéfaction de voir mon Old Lady adaptée en français sous le titre La mémé et la mouche, dans un bel album carré gaiment illustré, suivie d'une ribambelle d'autres chansons d'Alan Mills, délirantes et malicieuses. Alan Mills était auteur-compositeur-interprète Montréalais bilingue qui a commencé sa carrière comme chanteur d'opéra avant de devenir une légende du folk.
Guitare acoustique, percussions et banjo bien sûr, folklore nord américain oblige, mais on retrouve aussi le son de l'accordéon, de l'ukulélé, des cuillères ou de la mandoline. C'est espiègle, joyeusement bruyant, ça réveille et ça remue les oreilles !
Comme cette chère mémé qui succombe à force d'avaler des animaux de plus en plus gros, il y est question dans une autre chanson d'une chèvre qui se remplit l'estomac de n'importe quoi jusqu'à trépas (ou pas ?). Irrévérencieuses, les chansonnettes se jouent de la mort et de la vie dans un joyeux tintamarre.
Les papooses s'en délectent. C'est gai et si frais qu'on ne croirait pas qu'Alan Mills nous a quitté il y a bientôt quarante ans.
La Mémé et la mouche, Alan Mills illustré par PisHier, interprété par Thomas Hellman et Emilie Clepper
La Montagne Secrète, 2015.