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Le tiroir à histoires
15 janvier 2018

La tribu qui pue

TribuQuiPue

 

Les as-tu vus, tout menus, courir tout nus,  ?

Qui ça ? Mais les enfants de la tribu qui pue ! Ils vivent dans les bois, de l'autre côté de la montagne des Grands Pins. Ils ont un chouette campement, comme une joyeuse colo sans animateur, une retraite hippie sans la marijuana, une ZAD en plus insouciante. Une petite communauté de mioches, débrouillards et rigolos, qui n'ont besoin ni d'adultes, ni de douche, ni de vêtements, ni d'école. Ils savent faire du feu, pêcher et cueillir des baies dans la forêt, et ils apprennent à lire sur les paquets de chips laissés dans la nature par ces imbéciles de villageois. Ils ne se lavent pas, d'où leur surnom, mais qui ça dérange, quand on vit dans la forêt ? Les renards, couleuvres et autres animaux amis ne se soucient guère de leurs odeurs de pied.

Ils ont une chef, Fanette, une toute petite fille, qui jadis les a sauvés des griffes récurées de la dangereuse Yvonne Carré. Yvonne Carré est une vieille dame obsédée de la propreté qui ne rêve que de passer la Tribu qui pue à la douche, leur couper les ongles et les enfermer dans un orphelinat pour leur apprendre les bonnes manières.

Mais quel régal que cet album drôle et irrévérencieux ! Quel vent de liberté souffle dans les cheveux ébourrifés de la Tribu qui pue ! Quand la malicieuse Elise Gravel (qu'on adore) unit son talent à celui de Magali Le Huche, qui n'est pas la dernière à nous faire nous poiler, c'est un concentré de légèreté et d'espièglerie. Il en nait un album déjanté, qui se transforme quand ça lui plait en BD.

La narration, qui prend le lecteur à témoin, nous entraine à la suite de cette joyeuse ribambelle de gamins dont on se sent immédiatement complice. L'alternance entre la voix narrative et les dialogues truculents dans des bulles apporte une énergie pétillante à l'aventure qui ne manque déjà pas de piment.

On se régale du charme des personnages, à commencer par l'intrépide Fanette, une mini-héroïne aussi maligne que courageuse. Yvonne Carré vaut aussi son pesant de nez crottés, en psycho-rigide de l'hygiène prête à déployer les stratagèmes les plus abjects pour nettoyer les garnements jusqu'au dernier doigt de pied.

Enfin, on respire à pleins poumons ce parfum de résistance et de liberté, cette énergie militante qui ne prend pas du tout au sérieux. Et ça donne du peps !

 

 

La Tribu qui pue, Elise Gravel et Magali Le Huche

Les fourmis rouges. 2017.

 

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