Marcel et le nuage
C'est toujours une joie de retrouver notre ami Marcel le chimpanzé. Pas seulement parce qu'il porte le jacquard mieux que personne, mais parce qu'il a une personnalité en or et en contrepoint à beaucoup de héros. Ni téméraire, ni très sociable a priori, Marcel est un introverti, un rêveur, sensible et réfléchi. Discret et attentionné.
Ce jour là, chaud et ensoleillé, Marcel décide de se rendre au parc.
Il n'y avait pas le moindre nuage dans le ciel.
(Bon, juste un, vraiment minuscule.)
Voilà que le nuage semble le suivre. Marcel court, le nuage le rattrape.
C'est vraiment embêtant. Tout le monde au parc a l'air de bien s'amuser, sauf Marcel. Il n'arrive pas à se débarrasser de ce nuage, qui plane au dessus de lui comme une ombre grise et pesante qui l'empêche de s'amuser. Marcel se résigne à rentrer chez lui. Il réfléchit. (encore une fois, on aime ça chez Marcel)
Que faire quand on est poursuivi par un nuage ? Appeler la police ? Pour se faire rire au nez… Bof. Pourtant, Marcel réussit à trouver la solution.
On pense au début à La Bulle, dans un registre tout à fait différent, avec ici une résolution qui semble aller de soi.
Anthony Browne est un génie. A travers sa plume et ses pinceaux, les histoires sont d'une simplicité étonnante et d'une profondeur symbolique universelle. Rien n'est en trop, chaque détail a un sens. Dans Marcel et le nuage, il s'offre même quelques clins d'oeil à Matisse et Gene Kelly ! La grande classe, quoi.
Lire l'excellente chronique de Chlop.
Marcel et le nuage, Anthony Browne
Kaléidoscope, 2016.