Sophie Scholl : l'étudiante qui a dit

Depuis toujours, il y a dans le monde des hommes et des femmes qui ont su dire non à ce qui leur paraissait inacceptable...

Je ne connaissais pas la collection « Ceux qui ont dit non » chez Actes Sud Junior; et je lis très peu de romans historiques je dois dire. C'est l' (excellente) lecture d'un passage de Sophie Scholl par Mourlevat lui même au salon du livre de Montreuil qui m'a donné envie de le lire. Bien m'en a pris.

Munich, 1942. Plusieurs étudiants allemands résistent contre l'idéologie nazie. A Munich, un groupe de résistance s'organise : La Rose Blanche. Hans Scholl et sa jeune soeur Sophie, étudiante en philosophie, en font partie. Avec les faibles moyens dont ils disposent en ces temps de guerre, ils impriment des tracts, achètent des timbres, les diffusent le plus largement possible... mais la Gestapo veille de près et entend bien attraper ces traîtres à la patrie.

En sept courts chapitres, du 27 janvier 1943 au 22 février de la même année, le livre retrace le destin éclair de Sophie Scholl, de son action politique clandestine à sa condamnation.

Difficile tâche pour un écrivain de réécrire l'Histoire. L'intrigue est tracée, Sophie Scholl sera exécutée, le lecteur le sait avant même d'ouvrir le livre. Mais Mourlevat nous entraine à ses côtés, dans son engagement tout jeune et ces jours de lutte qui seront ses derniers. Sa jeunesse, sa détermination, son courage en font un symbole de l'Histoire, et une héroïne qui illumine les pages de papier. On retient notre respiration en la suivant dans la gare. La scène de interrogatoire donne le vertige, on en transpire avec elle...

Le récit est à la fois très bien documenté (cf. bibliographie et annexes historiques) et écrit avec un souffle romanesque, qui rend vibrante l'histoire de Sophie Scholl et de son frère Hans.

Un épisode poignant et passionnant de l'Histoire du XXème siècle.

Sophie Scholl : « Non à la lâcheté », Jean Claude Mourlevat.

Actes Sud Junior, 2013. Collection « Ceux qui ont dit non »