Nos beaux doudous
L'enfant de cette histoire avait un doudou, un doudou petit et tout doux qui le suivait partout. Cet enfant ne voulait pas grandir. C'est donc le doudou qui mangeait sa soupe, et qui lui, grandissait, grandissait... Un jour il devint si gros que la maison fut trop petite. Papa et maman lui demandèrent donc de s'en aller. Mais le petit enfant qui ne voulait pas grandir ne voulait pas non plus se séparer de son doudou. Il partit donc avec lui. Ils se firent une tente au parc, sous le toboggan, et y vécurent heureux, tous les deux.
Mais le parc est peuplé d'autres enfants, et les amitiés naissent sans crier gare, et quand on a des amis, on a moins besoin de doudou... L'enfant et sa nouvelle amie se sont tellement amusés qu'ils n'ont pas vu le temps passer, et qu'ils sont devenus grands.
C'est un conte initiatique et poétique. L'enfant presque bébé qui dort blotti contre son doudou sur la couverture devient un grand garçon, fort d'une amitié solide, mûrie. Les enfants devenus grands bâtissent des châteaux et organisent des fêtes pour accueillir leurs doudous retrouvés, redevenus de petites peluches. Raconté à la première personne, le récit donne au petit garçon devenu grand la maturité de raconter son histoire, sa tendresse pour son doudou, ses émotions de petit enfant. Point de nostalgie dans cet album, juste de la joie, la force et le bonheur de devenir grand.
On salue l'épure de la mise en page, les illustrations gaies et oniriques d'Ilya Green, et ce texte plein de justesse. De loin une des plus belles histoires de doudou...
Nos beaux doudous, Stéphane Servant, Ilya Green.
Didier Jeunesse, 2013.