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Le tiroir à histoires
26 août 2021

La vie en rose de Wil

La vie en rose

 

La parution de chaque nouveau roman de Susin Nielsen, c’est un peu comme quand on croque les premières cerises de l’année. L’excitation joyeuse de retrouver une saveur croquante, juteuse et vitaminée, qu’on avait presque oubliée, et qui se rappelle à nos sens à la première bouchée, dès les premières phrases. On plonge dans la subjectivité d’un personnage aussi imparfait qu’attachant, et de là se dessine petit à petit une fresque humaine hétéroclite et fourmillante, un univers dans lequel on s’immerge et qu’on n’a plus envie de quitter.

Wil, c’est Wilbur Alberto Nuñez-Knopf, a.k.a Wank, pour ce crétin de Tyler, le sportif / harceleur / beau gosse autoproclamé du lycée. Dans les romans de Sisin Nielsen, il y a souvent des harceleurs.

Wil, c’est à peu près l’opposé de ça : Pas très beau gosse, confiance en lui inexistante et sensibilité extra-large. Avec pour alliés dans la vie ses deux mamans pas franchement cordons-bleus, son vieux teckel qui a des problèmes chroniques de glandes anales, et son meilleur ami octogénaire et partenaire hebdomadaire d’aquagym, Wil se heurte à la dureté du lycée et la cruauté de Tyler. Un épisode initial de honte au collège a fini d’entamer sérieusement et durablement sa confiance en lui. Cet échange à Paris prévu cette année avec son prof de musique pourrait peut être lui ouvrir de nouveaux horizons… en tout cas, c’est ce qu’espèrent ses proches.

 

Susin Nielsen connaît et maîtrise ses ingrédients clés : des personnages un peu différents, un peu bringuebalants et terriblement attachants, trois cuillérées de fantaisie colorée, une pincée de difficultés voire de tragédies de la vie (quoique ce roman-ci est plus léger de ce côté là que certains de ses précédents), de l’humour et une bonne dose d’humanité, et chaque fois, le tour est joué, en donnant à chaque fois une saveur nouvelle à ses romans.

Peut être parce que je les ai tous lus (et ô combien aimés), c’est vrai que j’ai trouvé dans ce dernier roman des ressorts un peu attendus. Il me semble avoir senti, peut être un peu plus que d’habitude, sa patte de scénariste pour la télé, où toutes les (bonnes) cases sont cochées, tous les éléments disparates s’accordent et le récit s’enchaîne avec drôlerie et émotion comme une mécanique presque trop bien huilée… Mais tout de même, quelle virtuosité ! Quel sens du rythme, et quel talent pour rendre ses personnages magnifiquement imparfaits et incroyablement vivants, pour scruter dans les relations humaines ce qu’elles peuvent avoir de si puissant et de si beau !

 

La vie en rose de Wil, Susin Nielsen

hélium, 2021.

 

  

Si vous n’avez pas encore dévoré TOUTE l’oeuvre de Susin Nielsen, je vous enjoins à vous précipiter chez votre libraire préféré pour vous procurer :

Moi, Ambrose, roi du scrabble

Le journal malgré lui d’Henry K. Larsen

On est tous faits de molécules

Les optimistes meurent en premier

Partis sans laisser d’adresse

 

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